La verrière représente bien plus qu'un simple élément architectural dans nos intérieurs contemporains. Cet assemblage de métal et de verre, hérité de la révolution industrielle, s'est progressivement imposé comme une signature stylistique à part entière dans l'aménagement des espaces de vie. À la fois fonctionnelle et esthétique, la verrière permet de structurer l'espace tout en préservant la circulation de la lumière naturelle, créant ainsi des ambiances uniques et des transitions fluides entre différentes zones. Son succès actuel témoigne d'une quête d'authenticité et d'une volonté de revisiter des éléments patrimoniaux en les adaptant aux exigences contemporaines de confort et d'esthétique.
La construction d'une verrière sur mesure constitue un véritable projet d'aménagement qui nécessite une réflexion approfondie en amont. Du choix des matériaux à la définition du style architectural, en passant par les contraintes techniques et réglementaires, chaque décision influencera le résultat final et l'intégration harmonieuse de cet élément dans votre espace. La verrière peut transformer radicalement une pièce sombre en un espace lumineux, convertir une grande surface en zones fonctionnelles distinctes, ou encore créer un dialogue subtil entre intérieur et extérieur.
Histoire et évolution des verrières dans l'architecture contemporaine
L'histoire des verrières est intimement liée à l'évolution des techniques architecturales et à la maîtrise progressive des matériaux comme le fer, l'acier et le verre. C'est véritablement au XIXe siècle, avec l'essor de la révolution industrielle, que les verrières connaissent leur premier âge d'or. Les grands ateliers industriels, les gares et les passages couverts des métropoles européennes deviennent les théâtres d'expressions architecturales audacieuses où le métal et le verre s'associent pour créer des structures à la fois robustes et aériennes. La figure emblématique de Gustave Eiffel marque cette période par ses innovations techniques qui permettent de repousser les limites du possible en matière de portée et de luminosité.
Les verrières d'ateliers d'artistes constituent un autre chapitre important dans cette histoire. Au tournant du XXe siècle, les quartiers de Montmartre et Montparnasse à Paris se couvrent d'ateliers baignés de lumière naturelle, indispensable au travail des peintres et sculpteurs. Ces espaces, caractérisés par leurs grandes baies vitrées orientées au nord pour capter une lumière constante et non éblouissante, deviennent des lieux emblématiques de la création artistique et forgent un imaginaire qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
La verrière incarne parfaitement la rencontre entre l'héritage industriel et les aspirations contemporaines à des espaces ouverts et lumineux. Elle représente cette capacité unique à marier l'esthétique brute des matériaux avec une recherche constante de légèreté visuelle.
Après une période de relatif désintérêt pendant l'après-guerre, où le béton et les nouvelles technologies de climatisation semblent rendre obsolètes ces grandes structures vitrées, les verrières connaissent un retour en force à partir des années 1980-1990. Ce regain d'intérêt s'inscrit dans un mouvement plus large de réhabilitation du patrimoine industriel et de conversion d'anciens espaces de production en lieux d'habitation ou de culture. Les lofts new-yorkais, avec leurs immenses verrières, deviennent les symboles d'un art de vivre urbain, créatif et décloisonné.
Aujourd'hui, la verrière s'est démocratisée et adaptée à des échelles plus domestiques. Elle répond parfaitement aux aspirations contemporaines de flexibilité des espaces et à la recherche d'une luminosité naturelle maximale. Les architectes et designers contemporains revisitent ce patrimoine en l'adaptant aux contraintes actuelles, notamment en termes d'isolation thermique et acoustique. La verrière est devenue un élément de langage architectural à part entière, décliné en multiples variations selon les contextes et les besoins spécifiques.
Typologies de verrières adaptées aux différents espaces
Le choix d'une typologie de verrière dépend étroitement de l'espace à aménager, de sa configuration, de l'exposition lumineuse et des fonctions que vous souhaitez lui attribuer. Chaque typologie présente ses propres caractéristiques techniques et esthétiques, offrant des solutions adaptées à différents contextes architecturaux. L'analyse préalable des contraintes spatiales et des objectifs fonctionnels permet d'orienter judicieusement ce choix vers la solution la plus appropriée pour votre projet.
Verrière atelier type eiffel pour cloisons intérieures
La verrière atelier type Eiffel représente probablement l'archétype le plus répandu dans l'aménagement intérieur contemporain. Directement inspirée des ateliers d'artistes parisiens du début du XXe siècle, elle se caractérise par une ossature métallique composée de montants verticaux et de traverses horizontales formant un quadrillage régulier. Les sections des profilés sont généralement fines, privilégiant l'élégance et la légèreté visuelle tout en assurant la rigidité nécessaire de l'ensemble.
Cette typologie se distingue par sa grande polyvalence. Elle peut être utilisée pour séparer une cuisine d'un salon tout en préservant la communication visuelle et la diffusion de la lumière, créer un espace bureau semi-isolé dans une chambre, ou encore délimiter une entrée tout en conservant une impression d'espace. Sa structure modulaire permet de l'adapter à différentes dimensions d'ouvertures, depuis une simple porte jusqu'à une cloison complète du sol au plafond.
Sur le plan esthétique, la verrière atelier apporte immédiatement une signature graphique forte à l'espace dans lequel elle s'insère. Le contraste entre les lignes sombres de la structure métallique et la transparence du verre crée un jeu visuel dynamique qui structure le regard et définit clairement les zones sans les cloisonner hermétiquement. C'est cette capacité à «séparer sans isoler» qui fait tout l'intérêt de cette typologie dans les aménagements intérieurs contemporains.
Verrière de toit façon gustave eiffel pour puits de lumière
La verrière de toit, directement héritée des prouesses architecturales de l'ère industrielle, constitue une solution remarquable pour apporter la lumière zénithale au cœur d'un bâtiment. Inspirée des grandes verrières des gares et passages couverts du XIXe siècle, cette typologie se caractérise par une structure métallique plus conséquente que celle des verrières d'intérieur, capable de résister aux contraintes climatiques extérieures et au poids de la neige éventuelle.
L'intérêt principal de la verrière de toit réside dans sa capacité à capter la lumière directe du ciel, particulièrement précieuse dans des configurations où les façades offrent peu d'ouvertures sur l'extérieur. Cette lumière zénithale, plus uniforme et plus constante que la lumière latérale, permet d'éclairer naturellement des espaces centraux comme un escalier, un hall d'entrée, ou une pièce à vivre située au cœur du logement.
- Verrière à deux pans symétriques (en bâtière), idéale pour couvrir un atrium
- Verrière monopente, adaptée aux toitures inclinées
- Verrière pyramidale, pour un effet architectural spectaculaire
- Verrière plate ou légèrement bombée, pour une intégration discrète
La mise en œuvre d'une verrière de toit requiert une expertise technique particulière, notamment en matière d'étanchéité et d'isolation thermique. Les systèmes contemporains intègrent des vitrages à haute performance énergétique, capables de limiter les déperditions thermiques en hiver et la surchauffe en été. Des dispositifs d'ouverture motorisés peuvent également être incorporés pour permettre une ventilation naturelle et évacuer l'air chaud qui s'accumule naturellement en partie haute.
Verrière d'angle pour optimisation des espaces réduits
La verrière d'angle représente une solution ingénieuse pour les espaces contraints où l'optimisation de chaque mètre carré devient cruciale. Cette configuration particulière permet de créer une séparation visuelle tout en préservant la perception d'un volume unique et en maximisant la diffusion de la lumière naturelle. Son principal atout réside dans sa capacité à délimiter fonctionnellement un espace sans l'enfermer dans des limites trop rigides.
Sur le plan technique, la verrière d'angle nécessite une attention particulière au niveau de la jonction entre les deux plans perpendiculaires. Cette zone critique doit garantir à la fois la rigidité de l'ensemble et l'étanchéité dans le cas d'une séparation avec une pièce humide comme une salle de bain. Les fabricants spécialisés ont développé des solutions dédiées avec des profilés d'angle spécifiques qui assurent une transition élégante et techniquement performante.
L'effet visuel d'une verrière d'angle est particulièrement saisissant. Elle crée une perspective dynamique qui structure fortement l'espace tout en conservant sa fluidité. Cette configuration est idéale pour isoler partiellement une zone de travail dans un studio, créer un espace dressing dans une chambre ou encore délimiter une douche à l'italienne dans une salle de bain contemporaine. L'angle vitré devient alors un élément architectural à part entière, jouant avec les reflets et la transparence pour démultiplier visuellement l'espace disponible.
Verrière de cuisine style industriel avec imposte
La verrière de cuisine avec imposte s'est imposée comme une solution privilégiée pour créer une séparation semi-opaque entre la cuisine et les espaces de vie adjacents. Ce dispositif architectural permet de contenir les odeurs et les bruits de cuisine tout en maintenant une connexion visuelle et lumineuse avec le reste de l'habitat. L'imposte, cette partie supérieure fixe généralement située au-dessus d'une porte ou d'une section ouvrante, ajoute une dimension verticale qui accentue l'impression de hauteur sous plafond.
Dans sa version industrielle, cette typologie de verrière se caractérise par des profilés en acier aux sections fines mais robustes, souvent peints en noir mat pour souligner le caractère graphique de l'ensemble. Le quadrillage peut être plus ou moins serré selon l'effet recherché, avec parfois une asymétrie dans le découpage des vitrages qui renforce l'authenticité du style atelier. Certains modèles intègrent même des éléments mobiles comme des fenêtres à soufflet qui permettent une ventilation ponctuelle sans encombrement.
La partie basse de ces verrières de cuisine peut intégrer un soubassement plein, généralement réalisé en maçonnerie puis enduit ou carrelé. Cette configuration présente l'avantage pratique de dissimuler les plans de travail et éventuellement le désordre inhérent à la préparation des repas, tout en permettant le passage de la lumière par la partie haute vitrée. La hauteur de ce soubassement est généralement déterminée en fonction des équipements de cuisine (crédence, électroménager) qu'il doit masquer.
Verrière extérieure pour jardin d'hiver ou orangerie
La verrière extérieure constitue une extension vitrée du bâtiment principal qui crée un espace intermédiaire entre intérieur et extérieur. Qu'elle prenne la forme d'une orangerie traditionnelle ou d'un jardin d'hiver contemporain, cette typologie offre un lieu privilégié pour profiter de la lumière naturelle tout au long de l'année, cultiver des plantes exotiques ou simplement étendre l'espace de vie en relation directe avec le jardin.
Contrairement aux verrières intérieures, les verrières extérieures doivent répondre à des exigences techniques beaucoup plus strictes en matière d'isolation thermique, d'étanchéité et de résistance aux intempéries. Les systèmes contemporains intègrent des vitrages à haut rendement énergétique, parfois à contrôle solaire pour limiter la surchauffe estivale, ainsi que des dispositifs d'évacuation des eaux pluviales soigneusement dimensionnés. La ventilation constitue également un point d'attention majeur pour éviter la condensation et réguler la température intérieure.
L'architecture des verrières extérieures peut s'inscrire dans différents registres stylistiques, depuis les réinterprétations de modèles historiques victoriens jusqu'aux conceptions minimalistes contemporaines. La structure porteuse peut être réalisée en différents matériaux, le métal (acier ou aluminium) restant prédominant pour sa capacité à combiner finesse et résistance. Le bois, parfois associé au métal dans des structures mixtes, apporte quant à lui une chaleur visuelle et des qualités isolantes naturelles qui peuvent être recherchées pour certains projets.
Matériaux et techniques de fabrication des verrières
Le choix des matériaux constitue une étape déterminante dans la conception d'une verrière, influençant directement ses performances techniques, son esthétique et sa durabilité. Chaque matériau possède ses propres caractéristiques et impose des techniques de fabrication spécifiques. La sélection judicieuse des composants, tant pour la structure que pour le vitrage, permet d'optimiser le rapport entre qualité, budget et rendu esthétique du projet final. Une connaissance approfondie des différentes options disponibles sur le marché est donc essentielle pour orienter ces choix en fonction des contraintes et des objectifs spécifiques de chaque installation.
Acier thermolaqué VS aluminium anodisé
Le choix entre l'acier thermolaqué et l'aluminium anodisé représente généralement la première grande décision à prendre concernant la structure de votre verrière. Ces deux matériaux offrent des caractéristiques techniques et esthétiques distinctes qui influenceront l'aspect final et les performances de votre installation. L'acier, matériau traditionnel des verrières historiques, se distingue par sa grande résistance mécanique qui permet d'obtenir des profilés particulièrement fins (jusqu'à 20 mm) tout en garantissant une excellente rigidité de l'ensemble. Cette finesse contribue à l'élégance caractéristique des verrières style atelier et maximise le passage de la lumière.
Le thermolaquage, traitement de surface par poudre polyester appliquée par procédé électrostatique puis polymérisée à haute température, confère à l'acier une excellente protection contre la corrosion et permet une personnalisation quasi illimitée des teintes. Cette finition, matte ou satinée selon les produits, apporte une dimension tactile et une profondeur visuelle particulièrement appréciées dans les intérieurs contemporains.
L'aluminium anodisé constitue l'alternative moderne aux structures en acier. Plus léger (environ trois fois moins dense que l'acier) et naturellement résistant à la corrosion, ce matériau offre une excellente stabilité dimensionnelle et ne nécessite pratiquement aucun entretien. Les profilés en aluminium sont généralement plus larges que leurs équivalents en acier (30 à 50 mm) pour compenser une résistance mécanique inférieure, ce qui peut impacter la finesse perçue de la structure. L'anodisation, procédé électrochimique qui épaissit la couche d'oxyde naturelle de l'aluminium, renforce sa protection contre la corrosion et permet d'obtenir différentes teintes, généralement dans des tons métalliques.
Le choix entre ces deux matériaux s'effectue en fonction de plusieurs critères : l'esthétique recherchée (finesse des profilés, teinte, aspect), le budget (l'acier étant généralement plus onéreux en fabrication et pose), les contraintes d'entretien (l'aluminium étant plus facile à maintenir dans le temps) et le contexte architectural de l'installation. Dans certains cas, notamment pour les bâtiments classés ou les rénovations patrimoniales, l'acier s'impose comme une évidence pour respecter l'authenticité historique. À l'inverse, dans un contexte contemporain où la facilité d'entretien prime, l'aluminium peut représenter une solution plus adaptée.
Verre feuilleté stadip VS verre trempé securit
Le vitrage constitue l'élément central de toute verrière, déterminant non seulement son apparence mais aussi ses performances en termes de sécurité, d'isolation thermique et acoustique. Deux grandes familles de verre de sécurité dominent le marché des verrières : le verre feuilleté Stadip et le verre trempé Securit, chacun présentant des caractéristiques distinctes adaptées à différents usages.
Le verre feuilleté Stadip se compose de deux ou plusieurs feuilles de verre assemblées par un ou plusieurs films intercalaires en butyral de polyvinyle (PVB) ou en éthylène-vinyl acétate (EVA). En cas de bris, les fragments de verre restent collés au film intercalaire, évitant ainsi tout risque de chute de morceaux tranchants. Cette caractéristique en fait le matériau privilégié pour les applications nécessitant une protection contre les effractions ou les chutes de personnes, comme les verrières de toit ou les garde-corps.
Le verre trempé Securit subit quant à lui un traitement thermique qui augmente sa résistance mécanique (environ quatre à cinq fois supérieure à celle d'un verre recuit classique) et modifie son comportement à la rupture. En cas de bris, il se fragmente en petits morceaux peu coupants, réduisant considérablement les risques de blessures graves. Cette propriété en fait un choix privilégié pour les verrières intérieures, les portes vitrées et les cloisons séparatives. Sa résistance aux chocs thermiques le rend également particulièrement adapté aux espaces exposés à des variations de température importantes.
Le choix du vitrage n'est jamais anodin dans un projet de verrière. Au-delà des aspects sécuritaires obligatoires, c'est la qualité du verre qui déterminera le confort thermique et acoustique ainsi que la pérennité de l'installation. Un investissement raisonné dans un vitrage performant constitue souvent une économie à long terme.
Ces deux types de verre peuvent être associés à d'autres technologies pour améliorer les performances globales de la verrière. Le double vitrage, composé de deux parois séparées par une lame d'air ou de gaz rare (argon, krypton), offre une isolation thermique renforcée indispensable pour les verrières extérieures ou donnant sur des espaces non chauffés. Les verres à contrôle solaire, dotés de couches métalliques sélectives invisibles, permettent de limiter les apports solaires en été tout en maintenant un bon niveau de luminosité. Enfin, les verres acoustiques, intégrant des films PVB spécifiques, réduisent significativement la transmission des bruits extérieurs, un atout considérable dans les environnements urbains bruyants.
Profilés en fer forgé et techniques de soudure traditionnelles
La tradition du fer forgé dans la fabrication des verrières remonte aux premières réalisations architecturales métalliques du XIXe siècle. Cette technique ancestrale, qui allie savoir-faire artisanal et robustesse exceptionnelle, connaît aujourd'hui un regain d'intérêt auprès des propriétaires et architectes en quête d'authenticité. Les profilés en fer forgé se distinguent par leurs sections irrégulières caractéristiques et leurs finitions texturées qui témoignent du travail manuel du métal.
Le processus de fabrication traditionnel débute par le choix de barres de fer pur à faible teneur en carbone, matériau idéal pour le forgeage car particulièrement malléable à chaud. Le forgeron chauffe ce métal dans une forge jusqu'à atteindre une température comprise entre 900 et 1200°C, reconnaissable à sa couleur rouge-orangé caractéristique. C'est à ce moment précis que le métal devient suffisamment malléable pour être travaillé sur l'enclume à l'aide de différents outils (marteaux, tranches, bigornes) qui permettent de lui donner la forme désirée. Les sections ainsi obtenues présentent une densité et une structure cristalline particulières qui confèrent au métal une résistance supérieure à celle des profilés industriels.
L'assemblage des éléments forgés fait appel à des techniques de soudure traditionnelles qui constituent un art à part entière. La soudure au feu, héritée des forgerons médiévaux, consiste à chauffer les deux pièces à assembler jusqu'à un état semi-pâteux puis à les marteler ensemble pour obtenir une fusion parfaite. Cette technique, extrêmement exigeante, produit des joints pratiquement invisibles d'une solidité exceptionnelle. Plus couramment utilisée aujourd'hui, la soudure à l'arc électrique avec des électrodes enrobées permet de créer des assemblages robustes tout en préservant l'aspect artisanal de l'ensemble.
Les finitions des verrières en fer forgé contribuent également à leur caractère unique. Contrairement aux traitements industriels uniformes, les patines traditionnelles à l'huile de lin, à la cire d'abeille ou aux peintures à base de plomb (désormais remplacées par des alternatives écologiques) créent des surfaces vivantes qui évoluent avec le temps. Ces finitions, outre leur valeur esthétique, offrent une protection efficace contre la corrosion et participent à la pérennité des ouvrages. Dans le cadre de rénovations patrimoniales ou pour les projets exigeant une authenticité absolue, ces techniques traditionnelles demeurent irremplaçables malgré leur coût plus élevé.
Joints EPDM et systèmes d'étanchéité performants
L'étanchéité constitue un enjeu majeur dans la conception et la réalisation de verrières, particulièrement pour les installations extérieures ou celles séparant des pièces humides. Les technologies contemporaines offrent des solutions de plus en plus performantes qui garantissent la durabilité des ouvrages tout en préservant leurs qualités esthétiques. Parmi ces solutions, les joints en EPDM (Éthylène-Propylène-Diène Monomère) se sont imposés comme une référence incontournable dans le domaine des verrières haut de gamme.
Ce caoutchouc synthétique présente des propriétés exceptionnelles qui le rendent particulièrement adapté à cette application : résistance au vieillissement, aux UV, à l'ozone et aux intempéries, excellente élasticité sur une large plage de températures (-40°C à +120°C), et durabilité exceptionnelle pouvant atteindre plusieurs décennies sans dégradation significative. Les joints EPDM sont généralement extrudés selon des profils spécifiques qui s'adaptent parfaitement aux rainures des profilés métalliques, créant ainsi une barrière efficace contre les infiltrations d'eau et d'air.
Les systèmes d'étanchéité modernes pour verrières ne se limitent pas aux joints périphériques. Ils intègrent une conception globale qui prévoit plusieurs lignes de défense contre les infiltrations. La première barrière est constituée par les joints extérieurs qui bloquent l'essentiel des précipitations. Une chambre de décompression permet ensuite d'équilibrer les pressions et d'évacuer l'eau qui aurait franchi la première barrière. Enfin, une seconde ligne de joints intérieurs assure l'étanchéité à l'air et complète le dispositif. Ce principe de "drainage contrôlé" s'est révélé particulièrement efficace pour les verrières de grande dimension exposées à des conditions climatiques difficiles.
Pour les zones critiques comme les assemblages d'angle ou les jonctions entre différents matériaux, des solutions spécifiques ont été développées, notamment des mastics à base de silicone ou de polyuréthane qui offrent à la fois une excellente adhérence et une élasticité permanente. Ces produits, disponibles en différentes teintes pour s'harmoniser avec les structures, permettent de traiter les points singuliers sans compromettre l'esthétique de l'ensemble. L'évolution constante des technologies d'étanchéité contribue ainsi à élargir le champ des possibles en matière de conception de verrières, permettant des réalisations de plus en plus ambitieuses tant sur le plan architectural que fonctionnel.
Processus de construction d'une verrière sur mesure
La réalisation d'une verrière sur mesure constitue un processus complexe qui mobilise différents corps de métiers et savoir-faire techniques. De la conception initiale à l'installation finale, chaque étape requiert une attention particulière pour garantir un résultat à la hauteur des attentes esthétiques et fonctionnelles du projet. Cette démarche, qui s'apparente davantage à la haute couture qu'à la production industrielle standardisée, permet d'obtenir un ouvrage parfaitement adapté à son environnement architectural et aux besoins spécifiques de ses utilisateurs.
Prise de cotes et conception avec logiciel CAO spécialisé
La première étape cruciale dans la réalisation d'une verrière sur mesure consiste en une prise de cotes rigoureuse qui servira de base à toute la conception. Contrairement aux idées reçues, cette opération va bien au-delà de simples mesures dimensionnelles. Elle implique une analyse complète de l'environnement d'installation : nature des supports (murs, planchers, charpente), contraintes structurelles, présence d'éléments architecturaux particuliers (poutres, colonnes, angles non droits), et conditions d'exposition (orientation, ensoleillement, exposition aux intempéries pour les verrières extérieures).
Les professionnels utilisent désormais des outils de mesure haute précision comme les télémètres laser, les niveaux électroniques ou même, pour les projets les plus complexes, des scanners 3D qui permettent de modéliser l'espace existant avec une précision millimétrique. Cette approche est particulièrement précieuse dans les bâtiments anciens où les géométries parfaites sont rares, les murs rarement d'aplomb et les angles rarement droits. La qualité des relevés initiaux conditionne directement la précision de l'ajustement final de la verrière et, par conséquent, ses performances techniques et esthétiques.
Ces données sont ensuite intégrées dans des logiciels de Conception Assistée par Ordinateur (CAO) spécialisés qui permettent de modéliser la verrière dans ses moindres détails. Ces outils, développés spécifiquement pour la menuiserie métallique, intègrent les caractéristiques techniques des profilés, des vitrages et des accessoires pour générer des plans de fabrication ultra-précis. Ils permettent également de visualiser le rendu final à travers des représentations en trois dimensions photoréalistes qui facilitent la validation du projet par le client.
L'étape de conception implique de nombreuses décisions techniques et esthétiques : dimensionnement des sections en fonction des contraintes structurelles, répartition des montants et traverses pour un équilibre visuel optimal, détermination des systèmes d'ouverture éventuels, choix des finitions et des accessoires. C'est également à ce stade que sont intégrées les contraintes réglementaires, particulièrement importantes pour les verrières de toit ou les installations dans des bâtiments classés. Le projet finalisé fait l'objet d'une validation technique par des ingénieurs spécialisés avant de passer à l'étape de fabrication.
Calcul des coefficients thermiques et acoustiques
L'intégration d'une verrière dans un bâtiment a un impact significatif sur ses performances énergétiques et son confort d'usage. Les calculs des coefficients thermiques et acoustiques sont devenus incontournables dans le processus de conception, non seulement pour respecter les réglementations en vigueur mais aussi pour assurer le confort des occupants et optimiser la consommation énergétique du bâtiment. Ces calculs, de plus en plus sophistiqués, permettent d'anticiper avec précision le comportement de la verrière dans différentes conditions climatiques et environnementales.
Le coefficient de transmission thermique, noté U (exprimé en W/m².K), caractérise la capacité isolante de la verrière. Plus sa valeur est faible, meilleure est l'isolation. Ce coefficient doit être calculé pour l'ensemble de la structure (Uw, window) en prenant en compte les performances du vitrage (Ug, glass), des profilés (Uf, frame) et des jonctions entre ces éléments (Ψ, psi). Les vérandas et verrières de toit contemporaines atteignent désormais des performances remarquables avec des coefficients Uw inférieurs à 1,4 W/m².K, rivalisant avec les meilleures fenêtres à double vitrage.